Tu pensais être enfin tranquille après l’été ? Raté. En cet automne 2025, les moustiques tigres refusent obstinément de raccrocher leurs dards. De Marseille à Nantes, en passant par Toulouse, Bordeaux et même Paris, les signalements explosent encore sur la plateforme AlerteMoustique.fr, pourtant à une période où leur activité devrait avoir nettement ralenti.
Alors, que se passe-t-il exactement ? Pourquoi ce petit insecte, symbole des soirées d’été, semble-t-il avoir décidé de prolonger ses vacances ?
🌦️ Un automne hors normes : le cocktail parfait pour les moustiques
L’automne 2025 restera dans les annales comme l’un des plus doux et humides de la décennie. Les températures dépassent régulièrement les 20 °C dans le sud et peinent à descendre sous les 15 °C dans l’ouest et le centre. Ajoute à cela des pluies fréquentes, une humidité persistante et des périodes d’ensoleillement ponctuelles… et tu obtiens les conditions idéales pour la reproduction continue du moustique tigre.
« Nous observons une activité record du moustique tigre cette année, avec des signalements encore en hausse fin octobre, notamment dans des zones où il était auparavant rare », explique Dr Léa Martin, entomologiste partenaire d’AlerteMoustique.fr.
Autrement dit, la météo fait office de tremplin : plus de chaleur, plus d’eau, plus de moustiques.
🦟 Pourquoi le moustique tigre reste-t-il actif si tardivement ?
Le moustique tigre (Aedes albopictus) est une espèce particulièrement résiliente et opportuniste. Contrairement à d’autres espèces, il s’adapte rapidement aux variations climatiques et urbaines.
Voici les trois grandes raisons de sa survivance automnale exceptionnelle :
1. Des œufs capables de résister au froid
Les œufs pondus cet automne ne meurent pas forcément avec les premières gelées. Ils peuvent survivre plusieurs semaines dans des eaux stagnantes ou humides, attendant simplement un redoux pour éclore.
2. Des cycles de reproduction prolongés
Grâce aux températures plus élevées que la moyenne, le moustique continue à piquer et pondre plus longtemps. Chaque femelle peut donner naissance à plusieurs centaines de larves, maintenant la population à un niveau très élevé.
3. Une urbanisation favorable
Bacs à fleurs, coupelles, gouttières, récupérateurs d’eau, piscines non couvertes… en ville, les gîtes larvaires sont innombrables. L’humidité persistante permet aux larves de survivre même sans grandes pluies.
🗺️ Des régions toutes concernées… ou presque
Traditionnellement cantonné au sud-est de la France, le moustique tigre a désormais conquis plus de 90 % du territoire.
L’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et la région PACA restent les zones les plus infestées. Mais en 2025, la surprise vient du nord et de l’ouest : la Bretagne, la Normandie, les Pays de la Loire et même l’Île-de-France enregistrent une activité inédite.
➡️ Découvre la carte des zones à risque en France pour savoir si ta région est concernée.
Tu risques d’être surpris : les moustiques ne connaissent plus de frontière.
🌍 Le changement climatique : moteur silencieux de l’invasion
La persistance du moustique tigre en automne n’est pas un simple hasard météorologique. Elle s’inscrit dans une tendance de fond liée au réchauffement climatique.
Depuis 20 ans, les hivers sont plus doux, les automnes plus longs et les épisodes pluvieux plus intenses. Résultat : la fenêtre d’activité du moustique s’élargit de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois.
Selon AlerteMoustique.fr, la période de risque s’étend désormais de mars à fin novembre, contre juin à septembre il y a dix ans.
Ce phénomène favorise non seulement la prolifération du moustique tigre, mais aussi la transmission potentielle de virus tropicaux comme la dengue, le chikungunya ou le Zika.
« L’extension géographique et temporelle du moustique tigre en France est un indicateur direct du changement climatique. Ce n’est plus un insecte d’été : c’est devenu un problème de santé publique annuel », souligne Dr Martin.
🧺 Encadré pratique : les bons gestes pour limiter sa prolifération
Pas de panique, tu peux agir efficacement à ton échelle.
Voici les réflexes simples mais essentiels à adopter pour réduire les risques de piqûres et de reproduction :
🔹 Supprime les eaux stagnantes
Vide régulièrement les soucoupes, vases, seaux, gouttières et récupérateurs d’eau. Même une petite flaque dans un jouet d’enfant suffit à faire éclore des larves.
🔹 Entretiens ton extérieur
Taille les haies, range les objets pouvant retenir l’eau et couvre les réserves. Moins de cachettes = moins de moustiques.
🔹 Utilise des protections adaptées
Répulsifs corporels, vêtements longs, moustiquaires aux fenêtres ou au-dessus du lit : les bons gestes restent efficaces, même en automne.
➡️ Retrouve nos conseils pour éviter les piqûres de moustiques sur AlerteMoustique.fr.
🕓 Une vigilance prolongée jusqu’à fin novembre
Alors que les feuilles tombent et que les soirées raccourcissent, le moustique tigre, lui, refuse de disparaître.
Les experts estiment que son activité pourrait se maintenir jusqu’à la fin du mois de novembre, tant que les températures ne passent pas durablement sous les 10 °C.
Il est donc primordial de rester vigilant, même si l’été te paraît loin. Chaque geste compte : en supprimant les eaux stagnantes, tu contribues directement à freiner sa prolifération.
🧭 En résumé
- Automne 2025 : doux, pluvieux et propice à une activité record du moustique tigre.
- Zones les plus touchées : Sud-Est, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine… mais aussi Nord et Ouest.
- Facteurs clés : météo favorable, urbanisation, changement climatique.
- Prévention : vigilance et suppression des eaux stagnantes jusqu’à fin novembre.
➡️ Pour suivre la situation en temps réel, consulte la carte interactive des zones à risque sur AlerteMoustique.fr, l’observatoire citoyen de la présence du moustique tigre en France.
🦟 En bref : l’automne 2025 signe un tournant
Le moustique tigre ne se contente plus d’envahir nos étés : il s’installe durablement dans notre quotidien. Si cette activité prolongée témoigne du dérèglement climatique, elle rappelle aussi que la prévention reste notre meilleure arme.
Alors, garde un œil sur ton balcon, surveille les flaques d’eau… et n’oublie pas : la guerre contre le moustique tigre se joue aussi en automne.

